time to say goodbye (neilan)

Rhéa Hastings

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les cents pas dans la chambre. le poing qui se serre et qui se desserre. la rage retenue entre quelques larmes. la nouvelle fait mal. beaucoup trop mal. et elle sait pas gérer rhéa. il y a un an, elle aurait tout fait pour quitter cette ville. fuir. retrouver sa vie d’avant, son luxe d’avant. et aujourd’hui c’est tout l’inverse. pas envie de partir, pas envie de quitter cette chambre, ses potes, neilan. mais c’est pas comme si on lui laissait le choix. c’est aussi ça la vie de princesse. cette vie que le garçon s’amuse autant qu’il peut à lui renvoyer dans les dents. ne pas être maitre de ses choix. subir les décisions d’un père absent. ne rien contester. jamais. baisser la tête. elle rumine, regarde son téléphone sans trop savoir quoi faire. prévenir quelqu’un ? ses potes ? quels potes ? le lycée est déjà prévenu, le casier déjà vidé. demain, il n’y aura plus de trace de rhéa hastings en ville. elle attrape machinalement son sac, la nuit commence à tomber, mais rester seule à ruminer, pleurer, enrager, non. c’est pas comme ça  qu’elle a envie de passer sa dernière soirée en ville. les pas qui la guident a travers la ville, les coins qu’elle aimait tant. la vue sur la rivière ness, le victorian market. le coeur qui se serre à l’idée de se dire que c’est la dernière fois qu’elle revoit ces endroit là. elle erre jusqu’à se retrouver devant chez neilan. endroit qu’elle connait bien et à la fois si peu. pourtant, si il y a bien quelqu’un qu’elle veut prévenir de son départ c’est lui. lui et lui seul. personne d’autre. juste lui. c’est pas n’importe qui neilan. et  aussi insupportable soit il, si quelqu’un doit lui manquer ici, ce sera lui. elle s’assoit sur la murette, il est sans doute trop tard pour sonner chez eux. et puis même, elle ne se risquerait pas à tomber sur le père du garçon. pas dans l’état émotionnel où elle est. et elle attend. sans trop savoir quoi. peut être à la recherche d’un peu de courage. de calme. elle veut pas, éclater en sanglots devant lui. saleté de fierté mal placée. au bout d’une dizaine de minutes, alors que la seule lumière qu’on voit depuis dehors est celle de la chambre de neilan, elle se décide à lui envoyer un message. un  simple, « je suis en bas, tu peux descendre ? on peux discuter ? ». c’est pas très clair, comme l’état des pensées de la brune. mais elle sait qu’il va descendre, du moins elle l’espère fortement. tout comme elle espère qu’il n’est pas occupé avec une nana. pas sure d’être capable d’affronter cela ce soir. elle patiente sans doute quelques minutes qui lui paraissent pourtant des heures, les jambes qui se balancent dans le vide, les mains qui n’arrivent pas à ne pas bouger. les mèches de cheveux qui deviennent tout d’un coup très intéressantes. elle appréhende qu’il arrive, elle appréhende sa réaction, elle hésite sur les mots à employer. le stress qui monte. plus que raison.
Neilan Wallace

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les bras croisés derrière la tête alors qu'il contemple le plafond. la lumière encore allumée, parce qu'il a pas envie de dormir, qu'il y arrive pas. il pourrait en profiter pour se pencher sur ses cours, sur ce contrôle qui arrive à grand pas, en math. il en aurait bien besoin, s'il veut espérer s'approcher de la moyenne. mais évidemment, ça ne l'inspire pas plus que ça, neilan. entre se tuer les neurones sur des équations ou laisser ses pensées courir librement, le choix est vite fait. les tâches du plafond deviennent soudain fascinantes. les pensées qui divaguent, parce qu'il sait plus très bien où il en est, depuis ce petit tour en grande roue. qu'il arrive plus à mettre au clair tout ce qui se passe en lui, qu'il sait plus pour qui le myocarde s'active. pour nana, non ? ce serait le choix logique ? pour elle et personne d'autre, non ? parce que c'est bien elle, sa copine. pas la princesse. pas hastings. alors pourquoi c'est son visage qu'il voit quand il ferme les yeux ? pourquoi c'est le souvenir de la chaleur de son corps contre le sien qui vient le hanter ? pourquoi c'est la douceur de sa peau qui se rappelle au bout de ses doigts ? il passe une main sur son visage, lâche un soupir, comme si ça pouvait l'aider à remettre de l'ordre là-dedans. la réponse est simple, pourtant. elle sort avec son pote. il sort avec nana. basta. pas besoin de chercher plus loin. et pourtant. pourtant, ça le travaille. ce petit quelque chose qui le dérange, qui lui fait des noeuds au cerveau, bien plus qu'il ne devrait. le portable qui vibre sur la table de chevet, et alors qu'il s'attend à voir le nom de nana s'afficher, vu l'heure, c'est celui de l'autre qui s'affiche. les sourcils qui se froncent au dessus d'un regard perplexe, parce qu'il a du mal à voir pourquoi elle lui enverrait un message aussi tard. certainement pas pour lui demander des conseils sur le contrôle de math, ça, il en est sûr. les pupilles qui parcourent le message, et il a du mal à croire que princesse jasmine puisse vraiment attendre en bas, devant chez lui. le corps qui s'extirpe du lit pour jeter un oeil par la fenêtre, histoire de s'assurer que ce n'est pas une blague. mais non, elle est bien là, assise sur le muret, à se triturer les cheveux au point où il se demande comment elle fait pour ne pas se les arracher. légère inquiétude qui s'invite au creux du ventre, parce que pour débarquer chez lui dans cet état, c'est qu'il y a forcément quelque chose qui ne va pas. il attrape le sweat qui traîne sur la chaise de bureau, l'enfile avant d'ouvrir la fenêtre. hors de question de passer par le salon et de risquer de réveiller les foudres du paternel noyé dans la vinasse. il se laisse glisser le long de la gouttière, comme il l'a déjà fait cent fois. la rejoint en quelques pas. « bah alors, je te manquais tant que ça ? » le sourire en coin qui vient cacher les questions qui tournent dans sa tête alors qu'il glisse les mains dans les poches de son jogging. parce qu'il est incapable de se défaire de cette armure faite de nonchalance et de taquinerie.
Rhéa Hastings

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les pensées qui se mêlent et se démêlent sans réellement de sens. elle est là, assise, devant chez neilan. elle hésite à repartir, se dit qu’il n’en a rien à faire qu’elle, elle parte. de toute façon, ils ne sont pas amis. c’est bien ce qu’il lui a fait comprendre il y a quelques semaines. elle aurait pu en douter, avec l’après midi qu’ils ont passé sur la grande roue. cette tendresse dont il a fait preuve alors qu’elle était en pleine crise de panique, elle s’en souvient encore. si bien qu’elle sait plus vraiment faire la part des choses. amis ? pas amis ? plus qu’amis ? si il n’y avait pas eu la grande roue, elle ne serait certainement pas là, en bas de chez neilan dans un état de mi colère mi tristesse. elle aurait pu aller voir n’importe qui. mais non, c’est chez lui qu’elle est. qu’elle attend. qu’elle cherche un tant soi peu de courage. le texto qui part dans un élan d’impulsivité. il n’y a plus qu’à espérer qu’il soit réceptif, qu’il soit seul aussi. parce qu’elle se voit mal lui parler si nana attend à la fenêtre. elle sait que son état émotionnel ne l’acceptera pas. jamais. jalousie mal placée qui n’a absolument pas lieu d’être et rien que d’y penser elle a presque envie de partir. repartir chez elle. partir  comme le veux son père et ne pas se retourner. mais trop tard. il est là, il descend la gouttière comme si c’était un mur d’escalade et ça a le don de faire sourire rhéa. mince, mais sourire quand même. l’avantage c’est que la pénombre, c’est qu’il peut pas voir les traits tirés, les yeux trop rougis. « tu crois vraiment que je me serais déplacée si tu me manquais ? » mi sérieuse mi ironique. non. elle l’aurait appelé pour qu’il vienne chez elle, parce que ça aurait été beaucoup plus simple. se cacher du père hastings dans une villa c’est beaucoup plus facile que se cacher du père wallace qui squatte le canapé d’une petite maison toute la journée. « je suis juste passée te dire  que… » les mots qui restent coincés en travers de la gorge. ça a du mal à passer, à sortir. elle se mord l’intérieur de la joue, regarde plus ou moins partout sauf en direction du garçon. comme si tout pouvait être plus intéressant que sa présence, comme si elle était à la recherche d’un sujet de discussion. les yeux qui se ferment l’espace d’un instant, l’inspiration pour donner un semblant de courage. « je quitte la ville demain soir » le regard qui se détourne à nouveau de neilan. parce qu’avec sa nonchalance habituelle, elle se dit qu’il comprendra peut être pas qu’elle est sérieuse. et elle est clairement pas prête à affronter un regard moqueur. pas ce soir. « il m’envoie en nouvelle zélande… mon père » mettre des mots, réaliser la distance, ça lui fait comme un coup de poignard en plein coeur. mais elle retient. la rage, la colère. les sanglots. elle essaie tant bien que mal de retenir, s’effondrer devant neilan n’est pas envisageable, pas maintenant, pas avant d’avoir une quelconque réaction de sa part.
Neilan Wallace

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la question qui tombe, et s'il ne sait pas encore dire quoi, il sent déjà qu'il y a quelque chose qui cloche. dans sa voix. dans sa posture. dans le simple fait qu'elle se soit pointée chez lui, ce soir. si tard. sans prévenir, sans raison qui lui semble valable. il arrive pas à mettre le doigt dessus, mais il y a ce truc qui le dérange, qui vient lui titiller les tripes alors qu'il se plante devant elle, les mains dans les poches, qu'il laisse la taquinerie reprendre le dessus, parce qu'il n'y a que comme ça qu'il se sent à l'aise. ce n'est qu'une fois planqué derrière le mur de sa connerie qu'il parvient plus ou moins à gérer ses émotions, ce trop plein qui le traverse, souvent, dans lequel il pourrait probablement se noyer s'il s'y attardait un instant de trop. « pourquoi tu te déplacerais tout court, si c'est pas pour ça ? on peut pas dire que tu sois une grande habituée des visites nocturnes chez les wallace. donc y a forcément une raison. » le sourcil qui s'arque alors que le sourire en coin plane sur les lèvres, parce qu'il a jamais su faire autrement avec elle. soit à se déchirer, soit à se chercher. au choix. sauf que ce soir, c'est différent. elle cherche pas, elle pique pas, elle mord pas non plus. elle est juste... là. à pas finir ses phrases. à pas le regarder dans les yeux. et ça le perturbe, neilan. parce qu'elle a rien à voir avec la rhéa qu'il connait, avec celle qu'il a l'habitude de taquiner, d'envoyer bouler. pas même avec elle de la grande roue, la rhéa apeurée qu'il faut rassurer. non, il lui manque trop d'infos, trop d'inconnus pour comprendre ce qu'il se passe dans la tête de la brune, et ça l'exaspèrerait presque. « ... que ? tu joues aux devinettes maintenant ? » léger rire alors qu'il sort les mains de ses poches, croise les bras devant sa poitrine avant de se pencher le côté, à droite, à gauche, partout où elle détourne le regard, pour essayer de capter ses prunelles. parce qu'il est loin d'être devin, et si elle s'amuse à le fuir, il ne va pas s'en sortir. puis la réponse qui tombe. enfin. les mots qui l'arrête dans sa connerie, neilan qui se fige sur place, pas encore certain d'avoir bien compris. « ... et ? je vais tellement te manquer qu'il fallait absolument que tu me voies ce soir ? ça pouvait pas attendre ton retour ? » pas la moindre animosité dans la voix, plutôt de la taquinerie, encore et toujours, parce qu'il n'imagine pas une seule seconde qu'elle part pour de bon. persuadé qu'elle part en week-end, en vacances, une semaine, peut-être deux, mais qu'elle finira par revenir. parce qu'elle habite ici, non ? qu'elle va au lycée avec eux, qu'elle peut pas partir en plein milieu d'année, hein ? sauf que non. la mention du père hastings et de la destination choisie qui suffise à lui faire comprendre qu'elle part pas pour faire la fête. qu'on parle d'un départ plus... définitif. le cerveau qui refuse d'intégrer l'information, trop gros pour être avalé. la gorge qui se sert alors qu'il cherche les mots, incapable de les trouver. parce que ça devrait pas le toucher autant, qu'elle s'en aille. que ça devrait pas l'atteindre. après tout, ils ont à peine amis, rien de plus. elle sort avec son pote, c'est pour ça qu'il la tolère, point final. alors pourquoi a-t-il l'impression qu'on lui arrache le myocarde hors de sa cage thoracique ? pourquoi a-t-il cette sensation de s'être pris un coup en pleine poitrine, assez violent pour lui couper le souffle ? « ... quoi ? mais... je comprends pas. comment ? et d'où c'est aussi rapide ? ça se prépare pas ce genre de connerie ? on part pas comme ça sans prévenir du jour au lendemain, bordel. tu vas pas me faire croire qu'il t'as annoncé ça comme de but en blanc aujourd'hui. et puis d'abord, combien de temps ? ton année au lycée ? tu la finis quand ? c'est pas logique. c'est stupide. je comprends pas. » le flot qui se déverse alors qu'il fait les cent pas devant elle, pas foutu de rester en place alors que ses neurones tournent à mille à l'heure. les talons qui finissent par se planter dans le sol alors qu'il se tourne à nouveau vers elle, les prunelles qui viennent chercher les siennes, parce que y a quand même un truc qui le questionne. « et puis d'abord, pourquoi t'es là ? pourquoi t'es pas chez ton mec ? » ce qui semblerait le choix le plus cohérent, non ? pour passer sa dernière soirée en ville, si c'est vraiment la dernière.
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le silence avant l’arrivée du garçon. le calme avant la tempête parce qu’elle sait pas, elle arrive pas à anticiper comment il va réagir. neilan, c’est son exact opposé. celui qui tient tête, qui la fait tourner en bourrique dès qu’il a un instant de libre et pourtant c’est bien chez lui qu’elle est. pas chez levi. trop compliqué levi. une énième rupture, discussion houleuse, on sait pas trop qui lui font dire que prévenir sera une perte de temps. et puis de toute façon, neilan préviendra le groupe. fanfaronner, annoncer que sa grande amie et meilleure ennemie rhéa n’est plus là, ce serait bien son genre. « je te l’ai dit non ? discuter » rien de plus rien de moins. la voix loin d’être chaleureuse alors que cette première remarque commence déjà à l’agacer. elle regrette pas encore d’être ici, mais à ce rythme ça ne va pas tarder. les nerfs à fleur de peau, ça monte beaucoup plus vite que d’habitude. pourtant, elle retient chacun de ses mots. elle évite de piquer volontairement. le sujet est trop sérieux. « tu peux pas être sérieux deux minutes ? c’est trop te demander ? » le seul regard qu’elle lui envoie, un regard noir. comme pour lui faire comprendre qu’elle a pas envie de jouer ce soir. pas envie de se prendre la tête non plus. juste qu’il l’écoute, qu’il l’aide à accepter l’idée peut être ? qu’il calme ses pensées. mais il a pas du tout l’air disposer à ça. et en même temps, à quoi pouvait-elle s’attendre d’autre, de la part du grand neilan wallace. casse pied de première. « t’es vraiment con quand tu t’y mets » la taquinerie qui ne passe pas. qui ne passe plus alors qu’il a pas l’air de comprendre la gravité de la chose. elle ne devrait pas lui en vouloir, après tout ils ne sont rien l’un pour l’autre. pourtant, la rancoeur commence à se frayer un chemin dans la tête de la gamine. il a l’air de prendre ça a la légère et ça lui fait mal à rhéa. vraiment. trop. c’est pas normal d’avoir aussi mal pour le comportement d’un imbécile n’est ce pas ? c’est surprenant. si bien que quand il l’assomme de questions, elle ne réagit pas de suite. quelques instant le temps que tout se remette à sa place, qu’elle reprenne le dessus sur des sentiments qui n’ont pas lui d’être. « il n’y a rien à comprendre, c’est comme ça » elle hausse les épaules, pas sure qu’il suive la logique du père hastings. aucun point de comparaison  avec son père à lui. « un coup de téléphone et un peu d’argent, ça suffit largement » pas besoin de temps. juste du pouvoir et de l’argent. bienvenue dans le monde doré des hastings. « il me l’a annoncé à midi. crois le ou non c’est pas bien grave » les yeux qui se baissent alors que les mots de neilan lui font encore un peu plus mal. il ne la croit visiblement pas totalement alors qu’elle n’a absolument aucun intérêt à lui raconter des conneries. « j’en sais rien. tout ce que je sais c’est que dans trois jours, je serais en nouvelle zélande dans une nouvelle école, jusqu’à nouvel ordre » jusqu’à ce que papa hastings daigne bouger le pion qu’est devenu sa fille. « ne cherche pas de logique là dedans, il n’y en a pas. il m’envoie la bas parce qu’il estime que le lycée ici n’est pas assez bien pour moi » elle omet volontairement l’histoire des heures de colle par peur de perdre encore un peu plus neilan, peur de sa réaction à laquelle elle ne saurait pas répondre. les heures de colles qu’ils ont passé ensemble, elle l’en tiendrait bien pour responsable mais elle aussi elle a joué. elle aussi elle a tenu tête, elle a crié, elle a insulté. elle les a mérité ces heures là. il fait les cents pas et ça lui donnerai presque le tournis à la gamine. elle descend ensuite de la murette, face à face avec neilan. les yeux qui se posent dans son regard à la recherche d’une quelque chose qui lui dirait que oui, elle a bien fait de venir ici ce soir. « je voulais juste te dire au revoir. et merci. parce que tu le veuilles ou non, t’as quand même rendu ma vie ici plus agréable » première et dernière confession, alors qu’elle s’apprête déjà à tourner les talons.
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discuter. ça veut pas s'ancrer dans son crâne, qu'elle est là juste pour discuter. parce que ça lui semble bien trop improbable que madame hastings se pointe chez lui pour "discuter". ça n'existe pas, dans sa conception des choses, dans sa conception de leur relation — ou ce qui s'y apparente le plus. « moi ? sérieux ? est-ce que tu me connais vraiment ? » exit le regard noir qu'il laisse couler, parce qu'à part l'énerver encore un peu plus à force de jouer au con, il n'y changera pas grand chose. elle arrive tout juste à faire monter l'exaspération chez lui, va jusqu'à lui arracher un soupir avec sa remarque tout ce qu'il y a de plus agréable. « c'est pas nouveau, tu devrais le savoir depuis le temps. » con. trois lettres qui lui collent à la peau depuis si longtemps qu'il ne s'en offusque même plus. presque envie de lui rétorquer qu'elle n'avait qu'à rester chez elle, si elle est pas foutu de supporter sa connerie, mais comme une impression que ça ne fera qu'envenimer les choses. pas tout à fait certain de vouloir se jeter de lui-même sous les roues du camion hastings. sauf qu'elle fini par l'assommer quand même, avec ses révélations. départ précipité qui n'arrive pas à se frayer un chemin jusqu'au cerveau de neilan, les neurones qui refusent de se connecter, l'information qui se perd en route, parce que c'est trop gros pour être vrai. trop incompréhensible. et elle n'aide pas vraiment, avec ses explications qui n'apporte aucun sens à cette situation. et à la voir hausser les épaules, c'est comme si elle avait déjà abandonné la partie, sans même chercher à se battre. et ça, ça passe pas. parce qu'elle peut très bien se défendre, quand elle le veut, il l'a déjà vu à l'oeuvre plus d'une fois. pas vraiment du genre à se laisser marcher sur les pieds, la demoiselle. alors pourquoi là, elle se laisse faire ? pourquoi ne se rebelle-t-elle pas ? « oh, c'est vrai, j'oubliais que dans ton monde, l'argent règle tous les problèmes. » ça aussi, ça le dépasse. et ça fait plus mal qu'il ne voudrait l'admettre. lui rappelle qu'ils ne sont définitivement pas du même monde, qu'il n'a rien à faire dans le sien, comme l'estime papa hastings. le rire amère qui s'échappe de sa gorge alors qu'il lève les yeux au ciel alors qu'il passe une main sur son visage, essaie de remettre de l'ordre dans ses pensées. « parce qu'on n'est pas assez bien pour princesse jasmine, à inverness ? ils ont quoi de plus, en nouvelle-zélande ? à part des hobbits et des moutons ? » il abuse, il en a vaguement conscience. mais c'est plus fort que lui, il peut pas s'empêcher d'attaquer, de s'enfoncer dans ses piques et sa connerie, parce qu'il est tout simplement incapable de gérer quoi que ce soit, que c'est trop d'un coup, surplus d'émotions auquel il ne s'attendait pas une seule seconde, qui le prend par surprise et le laisse impuissant. parce qu'il ne peut rien y faire. c'est ça, le pire. que malgré toutes les conneries qu'il ait pu faire dans sa vie, ce soir, il ne peut rien faire d'autre que de la regarder partir. elle se plante devant lui, les prunelles plongées dans les siennes alors que les mots qu'elle prononce ont du mal à monter jusqu'au cerveau, viennent plutôt raisonner dans la poitrine que dans la boîte crânienne. il aimerait pouvoir répondre, dire quelque chose d'intelligent, pour une fois, sauf que sa langue semble avoir oublié comment formuler des sons. il reste planté là, comme un idiot, la bouche entrouverte, parce qu'il n'a pas encore intégré le fait qu'elle était plus qu'une amie. depuis le début. depuis la première heure de colle passée sur le toit du lycée. depuis la rage qu'il a ressenti lorsqu'elle s'est mise en couple avec levi. depuis la grande roue. depuis toujours. et que l'honnêteté dont elle fait preuve, là, devant lui, ça vient ébranler chacune des défenses soigneusement construites pour ne rien voir de tout ça. elle tourne déjà les talons qu'il n'a pas encore bougé d'un millimètre, qu'il en a oublié de respirer. sauf que de la voir lui tourner le dos et s'éloigner, ça fait comme un électrochoc, les deux neurones qui semblent enfin se retrouver alors que les jambes s'activent pour la rattraper. « rhéa, attends, je... » la main qui vient attraper la sienne pour l'arrêter sur place, la forcer à lui faire face. les prunelles qui viennent chercher les siennes alors qu'il cherche ses mots. « je... je... » je pourrais m'en coller une pour pas être foutu d'aligner deux mots quand ça devient crucial ? les mots qui semblent bien décider à lui échapper, il abandonne toute forme de réflexion alors qu'il vient poser une main sur sa joue, vient chercher ses lèvres des siennes, un instant qui semble une éternité, avant de se reculer, les yeux écarquillés. « je sais pas ce qui m'a pris. »
Rhéa Hastings

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la patience qui commence à s’effriter alors qu’il ne semble pas comprendre la situation. elle peut pas lui en vouloir, elle le connait neilan. rien n’est sérieux tout est source de rigolade. et si en principe, elle laisse couler, s’en amusant presque, ce soir c’est pas le cas. ce soir c’est plus difficile à gérer. elle est pas d’humeur à supporter sa nonchalance. « oui j’te connais oui. et j’aimerais bien voir le neilan sérieux pour une fois » elle soupire, comme si elle lui demandait l’effort de la journée. zéro patience et en même temps, elle a pas envie de se battre avec lui. pas ce soir. pas le temps. mieux encore pas de temps à perdre avec ça. alors elle commence à penser que elle aurait peut être pas du venir. elle aurait peut être du aller voir diego, parce que lui au moins, il sait lui changer les idées en bon pote qu’il est. et l’idée de partir s’insinue tout doucement dans sa tête. puisqu’il veut pas comprendre, ni même essayer de  comprendre. la remarque sur l’argent entraine un regard vers le ciel. ils en sont encore là visiblement. « je suis une princesse je te rappelle » l’ironie de l’entendre dire ça, alors qu’elle a toujours essayé de lui faire comprendre le contraire. elle pensait qu’il avait compris depuis le temps, mais visiblement ce n’est pas le cas. elle est et restera la princesse qui vit pas dans le même monde que lui. quoiqu’elle fasse. quoiqu’elle explique, il ne comprendra jamais. « ils ont un pensionnat, avec le meilleur taux de réussite du pays et un certain niveau d’exigence » les hobbits et les moutons ne lui tire même pas un micro sourire. ça aurait pu mais non. la nouvelle zélande, le pensionnant qui forme l’élite de la nation, ça pourrait faire envie. presque. « et si tu veux vraiment tout savoir, mon père est tombé sur mon relevé de notes, avec les heures de colle notées dessus. il a vrillé et voilà le résultat » pas une bonne gueulante, ni une punition quelconque. non. envoyer sa fille à l’autre bout du monde, c’est mieux. et le pire dans tout ça, c’est que rhéa, elle accepte, elle laisse faire parce qu’elle sait que se battre ne servira à rien. elle aurait pu négocier, un pensionnat en suisse, ou quelque part en europe. mais non. elle tente même pas. ça serait peine  perdue de toute façon. comme cette conversation finalement. ça n’a aucun sens, elle se justifie sans vraiment trop savoir pourquoi. c’est presque à se demander ce qu’elle fait ici en fait. elle regretterait presque d’être venue. comme si elle attendait de cette conversation quelque chose alors qu’au final, neilan reste neilan. il en a rien à foutre, d’elle, du semblant de confiance et de relation qu’il y a entre eux. comme d’habitude, un pas en avant, trois pas en arrière. sauf que cette fois ci, pas de retour possible. alors les derniers mots, même si ils lui demandent un courage monstrueux, sont les plus honnêtes possible. au revoir et merci. ni plus ni moins. les larmes qui sont retenues, qui couleront sans doute dès qu’elle sera loin de lui, au premier croisement de la rue. les pas qui sont lourds, aussi lourd que cette décision de lui tourner le dos  sans rien attendre derrière. quand neilan attrape sa main, c’est la surprise. le contact de sa peau contre celle de la brune qui fait frissonner. l’envie de pas se retourner, de fuir avant de faire une connerie. mais il la force à lui faire face. alors elle regarde partout, sauf dans les yeux de neilan. la dernière fois qu’elle est partie d’une pièce où ils étaient, c’était à sa soirée et elle en garde encore les images en mémoire et le coeur abimé. elle bouge pas d’un millimètre, elle attend sans trop savoir quoi. un mot, un geste, une parole. la tension commence à monter sans même qu’elle ne s’en rendre réellement compte. le coeur qui rate un battement au contact de la main de neilan sur sa joue. elle comprend pas trop ce geste, où il veut en venir. c’est tellement étrange cette tendresse. et quand ses lèvres viennent chercher les siennes, c’est le souffle qui se coupe. l’instant qui dure plus longtemps que prévu. les papillons qui commencent à prendre leur place au creux du genre. l’envie que ça dure plus qu’une poignée de secondes. et en même temps l’envie de le gifler d’avoir fait ça maintenant. alors qu’elle part dans moins de vingt quatre heures. elle avance alors qu’il se recule, le besoin de conserver cette proximité pour mieux se rendre compte des choses. « pourquoi » mille questions à la seconde, alors que sa main cherche celle du garçon, le besoin de le sentir vraiment là, pour ne pas craquer alors que ses yeux deviennent dangereusement brillants. l’ancre pour lui donner un semblant de courage et ne pas fuir. « pourquoi t’as attendu aussi longtemps pour faire ça ? »
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elle perd patience, il le sent bien. mais c'est plus fort que lui, incapable de lui offrir ce qu'elle demande, parce que le neilan sérieux est si rare, encore plus sous couvert de la nuit, et définitivement aux abonnés absents quand elle se montre aussi susceptible. cercle vicieux duquel il devrait sortir, l'idée qui trotte dans la tête, mais il n'en fait rien, reste dans ses travers, parce que la voie de la facilité, il ne connait que ça. qu'il passe tant d'énergie à se contrôler face au paternel qu'il refuse de devoir faire des efforts en dehors. que ce soir, l'air est trop électrique pour qu'il activent ses deux neurones correctement. « sé-quoi ? désolé, je crois que tu t'es fais des idées, il existe pas. » probablement la phrase la plus sérieuse qu'il aura prononcé de la soirée. que ça lui plaise ou non. les billes qui roulent vers le ciel quand elle se fait une joie de lui rappeler son statut de princesse. c'est son argument, ça. à lui. elle a pas le droit de s'en servir contre lui. la taquinerie qui sonne comme une insulte entre ses lèvres, et ça le rend fou de se dire que ce sera ça, leur dernier échange avant qu'elle parte. les bras qui viennent se croiser contre le torse alors qu'il continue de faire des allers-retours devant elle, incapable de rester en place, lion qui tourne dans sa cage alors qu'elle lui sort les arguments tout droit sorti du papa hastings. le rire jaune qui se coince dans la gorge, parce qu'évidemment, y a que la réussite, qui compte. les notes. les heures de colles. pour lesquelles il est largement responsable, il en a conscience. à commencer par la première. ça vient piquer l'égo malgré lui, parce qu'il peut les entendre, les reproches du paternel hastings. il peut les voir se mêler à celle de son propre père, le cerveau qui fait plus la différence entre les deux, parce que c'est trop familier. que ça lui colle à la peau, ces histoires de cancre et autre fouteur de trouble. « évidemment, ça va être de ma faute. tu peux le dire, hein, je suis pas aussi con que ce que tu penses. il supporte pas que sa princesse traîne avec une bande de ratés. » elle est là, la vérité, on y revient. pas assez bien pour dame rhéa. il n'a aucun doute sur le fait qu'il devait voir d'un très mauvais oeil la relation de sa fille avec levi. avec toute la bande, à y penser. pas un pour rattraper l'autre, pas du même monde, pas les mêmes standards. ça le met hors de lui de voir qu'on puisse s'arrêter à ce genre de détail, mais apparemment, c'est ce qui régit son monde. assez pour l'envoyer à l'autre bout du globe. ça lui arrache un rire rien que d'y penser. « la nouvelle-zélande... non mais sérieux, il aurait voulu t'éloigner encore plus qu'il aurait pas pu. y aurait eu une école sur mars, tu partais dans la première fusée, c'est ça ? il a peur de quoi, qu'on foute ta vie en l'air avec notre médiocrité ? » ça le révolte plus que ça ne devrait, l'attaque qui se fait d'un coup bien plus personnelle. la conversation qui dérape, parce qu'il est pas foutu de penser correctement, jusqu'à ce qu'elle décide de partir, de prononcer ces dernières paroles qui viennent se planter comme un poignard, qu'elle lui tourne le dos. non. hors de question de la laisser s'en aller comme ça. hors de question que son dernier souvenir d'eux, ce soit cette conversation à couteaux tirés. le corps qui s'active avant que le cerveau n'ait le temps de réagir, ça le dépasse, il ne se rend même pas compte de ce qu'il fait. comme s'il se voyait agir de l'extérieur sans avoir la moindre emprise sur ses propres membres. il se serait presque attendu à ce qu'elle le pousse, le gifle, lui colle son poing dans la mâchoire, mais non. elle s'approche quand il recule, et de la voir là avec ses grands yeux qui brillent alors qu'elle le regarde enfin dans les yeux, ça le déstabilise. son pourquoi qui résonne dans le vide de sa boîte crânienne, parce qu'il est pas foutu de penser correctement quand elle le regarde comme ça, qu'elle vient chercher sa main. « je... j'en sais rien ? » pourtant, c'est pas l'envie qui manquait. dès le départ, elle a su l'accrocher. et l'espace d'un instant, il y a cru. jusqu'à ce qu'elle sorte avec son pote, et qu'il passe à autre chose. du moins, c'est ce qu'il croyait jusqu'à aujourd'hui. « j'veux dire... t'as vite été avec levi, à partir de là, tu voulais que je fasse quoi ? t'avais fait ton choix. » choix qu'il a eu du mal à digérer. encore plus quand il voit qu'elle ne le repousse pas. qu'il commence à se dire que putain, ils ont vraiment été cons.
Rhéa Hastings

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ça monte. un peu trop vite. l’envie de l’envoyer chier et de partir loin. se morfondre seule dans son coin puisqu’il n’est visiblement pas capable de l’écouter ne serait ce que quelques minutes. c’est pourtant quand même pas compliqué de rester sérieux plus de cinq minutes ? comme si ça demandait au garçon un effort considérable. « tu me gonfles, vraiment. » c’est rare qu’elle crache les choses de cette façon, mais ce soir, elle n’a vraiment aucune patience, ni avec neilan ni avec personne d’autre d’ailleurs. l’envie de tourner les talons qui se creuse déjà dans sa petite tête. bonne idée, mauvaise idée, on sait pas trop. elle lui laisse encore quelques instants, peut être le temps de graver dans sa mémoire le visage du garçon. après tout, c’est la dernière fois qu’ils se voient. et vraiment, elle aurait voulu que ça se passe autrement. elle le regarde faire les aller retours devant elle, et ça l’agace encore un peu plus. tout l’agace ce soir en fait. les yeux qui se lèvent vers le ciel à sa remarque. jamais elle lui reprochera les heures de colles. ils étaient deux. elle est autant fautive que lui dans cette histoire, sauf que la sanction finale n’est pas même. « c’est vraiment ça que tu veux entendre ? » elle sait pas si elle doit baisser les bras ou lui rentrer dedans. plus de patience, plus d’envie de se battre, plus rien. juste de la lassitude face à cette situation qui lui fait plus mal au cœur qu’autre chose. « c’est pas de ta faute et ça le sera jamais. c’est moi. juste moi. j’assume mes conneries et j’en paye le prix. c’est aussi simple que ça » elle peut pas lui reprocher leurs échanges parfois houleux, responsables de nombreuses heures de colle. c’est son caractère de merde, à elle, le seul responsable. sa grande bouche au lieu de se faire toute petite. son envie de se rebeller au lieu de faire son année tranquillement comme tout le monde. tout aurait pu bien se passer si daddy hastings n’avait pas décidé d’y mettre son nez. « qu’est ce que tu veux que je te dise hein ? c’est comme ça c’est tout. tu me l’as souvent dit, toi et moi on vient pas du même monde, en voilà juste un exemple » blasée, même pas révoltée parce qu’elle sait pertinemment qu’elle ne peut rien y faire. rien ni personne ne peux contrer les décisions du paternel. dure réalité que neilan ne pourra sans doute pas comprendre. finalement, c’est peut être un mal pour un bien cette histoire. s’éloigner de lui, retrouver des gens ayant la même vision des choses qu’elle, le même mode de vie. elle a du mal à croire que ça lui fera vraiment du bien comme ose le prétendre son père. mais et si il avait raison ? tout commence à un peu trop s’emmêler, alors fuir lui semble la solution la plus adéquate. le cœur en miettes, le cerveau plus qu’embrumé. jamais elle aurait cru que ça deviendrait si compliqué entre eux. et quand il la retient, c’est comme un dernier espoir. se dire que peut être, vraiment peut être, elle n’est pas venue pour rien. le geste est étonnant, agréable. difficile de comprendre réellement ce qu’il se passe. le cœur qui tambourine un peu trop fort dans la poitrine. trop tard. maintenant, elle veut plus partir. ni le laisser s’éloigner. elle veut des mots. des réponses. partir le cœur meurtri mais léger en se disant qu’elle n’aura rien à regretter. les mots de neilan résonnent dans sa tête, il sait pas. c’est de sa faute à elle. on est bien avancés là tient. levi n’est presque qu’un lointain souvenir. « je… » elle sait pas quoi répondre, parce qu’elle s’attendait pas à ça. s’entendre reprocher d’être en couple avec un autre. alors que lui a passé son temps à la repousser. elle lui lache la main, réfléchissant l’espace d’un instant à quoi dire. ce qu’elle a sur le cœur. la seule et unique vérité. « ce que je voulais ? que t’arrêtes de me voir comme une princesse. que tu voies rhéa. juste rhéa. pas la princesse a qui tu trouves tous les défauts du monde. que tu t’intéresses à moi. » le regard qui se détourne alors qu’elle n’arrive plus à retenir les larmes. ça coule doucement sur ses joues sans même qu’elle s’en rende compte. « levi lui, il a vu autre chose que princesse jasmine, gosse de riche, shéhérazade et j’en passe qui débarque de dubai dans une petite ville de merde » c’est plus de l’agacement, c’est presque de la rage. tout ça pour ça. « il a cherché derrière, ce que tu n’as jamais fait » le tu volontairement exagéré. si jusqu’à présent, elle ne voulait pas lui reprocher la situation, là maintenant, c’est bel et bien lui qu’elle estime responsable. de tout.
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son agacement à elle qui le contamine alors qu'ils s'échauffent l'un l'autre, sa patience qui commence à atteindre ses bien faibles limites. « c'est pas une question de ce que je veux entendre ou pas, c'est des faits, point. que ça te plaise ou non, ton père nous supporte pas. » elle tente comme elle peut de le dédouaner, et il aimerait la croire, s'en laver les mains et rejeter la faute entièrement sur elle. sauf que ça ne marche pas comme ça, qu'il se sent responsable, coupable, parce que de toute façon, dès que ça foire, c'est de sa faute, non ? son père le lui a assez répété pour qu'il l'intègre, que ça devienne un réflexe, un automatisme que de se sentir coupable en toute circonstance. elle utilise encore ses arguments, à lui, et ça l'agace. parce qu'elle est pas comme ça d'habitude, qu'il la reconnait pas, et que dans un sens, ça le fait flipper plus qu'autre chose. « arrête avec ça bordel, depuis quand t'es d'accord est avec mes conneries ? elle est passée où, la rhéa qui s'insurge quand on ose lui dire qu'elle vient d'une autre planète, qui se révolte ? depuis quand t'assumes cette différence ? depuis quand tu fais ce qu'on te dit ? » probablement depuis que son père s'en mêle, mais ça, il refuse de l'accepter pour l'instant. pas si ça veut dire qu'elle part à l'autre bout du monde. parce qu'il est pas prêt à accepter le fait qu'elle puisse disparaître de sa vie aussi facilement, du jour au lendemain, tout simplement parce que son père en aura décidé ainsi. gamin qui refuse de la laisser partir alors qu'il la retient, le geste qui lui échappe alors qu'ils se retrouvent comme deux abrutis qui ne comprennent pas ce qui leur arrivent. sa vérité qui tombe, parce que jamais il aurait été s'immiscer entre levi et elle, trop droit dans ses baskets pour ça, malgré les conneries. sauf qu'apparement, madame ne peut pas comprendre que les potes passent avant. là, tout de suite, elle se révolte plus facilement. sa main qui quitte la sienne, et il peut déjà sentir l'agacement qui pointe à nouveau le bout de son nez alors qu'elle déverse ce qu'elle a sur le coeur. ses larmes qui ne font que jeter de l'huile sur le feu au lieu de l'apaiser, parce qu'il est traversé par bien trop d'émotions d'un coup pour parvenir à gérer quoi que ce soit. « t'as toujours pas compris, que j'étais con ? que j'étais lent à la détente ? c'est pas comme si tu m'avais laissé le temps de quoi que ce soit, non plus, je te signale. t'as cru quoi, que j'allais piquer la meuf de mon pote ? vraiment ? » la colère qui commence à monter en lui alors qu'elle lui balance ses reproches qui viennent le piquer droit au coeur, parce qu'il peut pas s'empêcher de se dire qu'ils ont vraiment raté le coche tous les deux. « putain mais tu crois quoi ? que c'était une vraie partie de plaisir de te voir avec lui ? que j'allais être maso au point de me rapprocher de toi tout en sachant que de toute façon, c'était pas possible, et que ça le serait jamais ? tu me prends pour un idiot ? j'ai pas cherché à te connaître parce que je savais que ça me ferait du mal, tu peux le comprendre ça ? » la gorge qui se sert alors qu'il retient les larmes qui menacent, parce qu'il est hors de question qu'il cède. hors de question de lui laisser apercevoir à quel point ça le déchire, de la voir partir.
Rhéa Hastings

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elle sait plus comment réagir autrement qu’en crachant ce qu’elle a sur le cœur. la patience qui s’effrite un peu plus à chaque mot, à chaque phrase entendue parce qu’il n’y a pas de temps à perdre. pas le temps pour échauffer les esprits. c’est même pas surprenant qu’il ne comprenne pas, que leurs avis divergent. « il en a rien à foutre de toi ou de qui que ce soit ici. tu crois vraiment que si mes fréquentations l’intéressait, il m’aurait envoyé ici ? » les yeux qui regardent une nouvelle fois le ciel. c’est pourtant évident qu’il n’en a rien à faire des fréquentations de sa fille. tout ce qu’il voit et a pu voir ce sont ses notes et ses heures de colle. rien d’autre. de toute façon, c’est pas en brillant aux abonnés absents qu’il aurait pu voir quoique ce soit. « je sais ce que t’es en train de penser, je t’interdis de te sentir responsable de ce qui est en train de se passer. c’est moi et moi seule. mes notes. mon comportement » le ton de la voix qui se veut ferme, ça lui fait mal au cœur, à rhéa, de savoir qu’il se sent coupable d’histoires de famille. et même pire, elle se sent coupable de le mettre dans cette position-là. elle hausse ensuite les épaules à sa remarque. pourquoi elle ne s’insurge pas ? parce que ça ne sert strictement à rien. perdre de temps et d’énergie. alors elle préfère passer ses dernières heures en ville à se perdre la tête avec neilan, parce qu’au moins, elle le voit. au moins, c’est un adversaire à sa taille. au moins, elle peut imprégner dans sa mémoire ce visage qu’elle ne reverra probablement jamais. « ah parce que tu crois vraiment que j’ai d’autres choix qu’obéir ? tu crois qu’il suffit de lui tenir tête pour qu’il change d’avis ? j’ai pas le choix neilan. j’ai pas mon mot à dire, tu comprends ça ? » pas sure qu’il le comprenne réellement. après tout, il n’a jamais croisé le père hastings. il sait rien de lui ni même de quoi il est capable. elle songe à partir, il la retient, le geste agréable, la suite beaucoup moins. les reproches qui fusent sans aucun sens. c’est tellement facile de lui reprocher l’état de leur relation. elle aurait pu elle aussi, ne pas se mettre en couple avec levi, chercher à mieux connaitre neilan. mais a quoi bon chercher à connaitre quelqu’un qui n’a fait que la repousser ? lui reprocher son milieu de vie, d’être née avec une cuillère en argent dans la bouche. il est infernal. vraiment. mais il tape au bon endroit. elle l’apprécie ce con. plus qu’elle ne veut bien le dire. même quand il passait son temps à la repousser. « t’es sérieux là ? tu passais ton temps à me repousser avant même que levi et moi on sorte ensemble » et puis, il y a tellement eu de ruptures entre levi et elle, que si il avait voulu, il aurait pu trouver le moyen de se rapprocher. mais non. levi le meilleur pote passe avant. un coté admire cette loyauté presque sans faille. et un autre essaie de comprendre pourquoi. dans la grande roue, levi n’avait pas l’air de le gêner. ni même à la soirée chez elle. les mots de neilan font office d’une vague qu’elle se prend en pleine face. si elle s’attendait à entendre mille et un reproche, les paroles du garçon lui transpercent littéralement le cœur. ça fait mal à entendre et la culpabilité commence à prendre une place un peu trop importante. « ah bah voilà on y arrive, pourquoi tu m’as jamais rien dit de tout ça hein ? tu voulais que je fasse quoi ? que je m’accroche alors que tu faisais tout pour m’éloigner de toi ? moi non plus je suis pas maso » pourtant elle aurait peut être du l’être. pour une fois. ça aurait sans doute porter ses fruits. « et tu crois que te voir roucouler avec ta meuf ça m’a fait quoi ? une vraie partie de plaisir. vraiment. » l’estomac qui se noue rien qu'en les revoyant ensemble ces deux là, les larmes qui continuent à couler dans un mélange de rage et de tristesse. « t’sais quoi, j’sais même pas pourquoi je suis venue en fait. j’ai plus la force de me battre avec toi » les armes qui se baissent. elle voudrait lui reprocher une montagne de chose, parce qu’après tout, elle l’estime responsable de l’état de leur relation. mais elle est lassée de tout ça. pour une dernière soirée, c’est pas vraiment ce dont elle avait envie.  
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elle a beau essayer de le rassurer comme elle peut, de le convaincre qu'elle est la seule et unique responsable de ce qui se passe, il reste campé sur ses positions, se renferme sur lui alors qu'il laisse couler ses explications sans leur laisser la moindre prise. trop habitué à ce qu'on lui reproche son existence même. le père de rhéa, le père de nana, ça revient au même non ? aucun parent à peu près signe de ce nom ne voudrait qu'un gosse comme lui s'approche du leur. parce que ce serait la descente aux enfers, le début de la décadence, des heures de colle à répétition, des notes qui dégringolent. elle peut dire ce qu'elle veut, ça ne changera rien à ce qui se passe dans sa tête, gamin qui détourne le regard alors que la mâchoire se sert, parce que ça lui pèse, lui écrase la poitrine, vient bloquer la respiration. les mots qui restent coincés dans la gorge, parce qu'il la connait, sait très bien qu'elle est au moins aussi bornée que lui, si ce n'est plus, et que ce genre de conversation ne mènerait nul part. « on a toujours le choix, rhéa. » l'hôpital qui se fout de la charité, quand on sait que monsieur reste sagement chez lui malgré tout, mais au moins se berce-t-il dans l'illusion qu'il supporte le paternel en âme et conscience, qu'il a pris la décision de rester, pour ses soeurs. qu'elle aussi, elle a le choix. qu'elle a qu'à partir, ne pas prendre cet avion, rester, s'enfuir, fuguer, tout, n'importe quoi, tant qu'elle reste sur le sol écossais. que peut être, ça donnerait un électrochoc à son vieux, qu'il changerait d'avis s'il voyait qu'il risquait de perdre sa précieuse princesse. mais non, elle accepte la situation sans faire de vagues, et ça le met en rage. parce que lui refuse que ça puisse être vrai, il refuse d'intégrer la nouvelle. la conversation qui dévie après ce moment d'égarement, et ça l'énerve encore plus qu'elle lui renvoie la faute, sur lui et uniquement lui. il s'en souvient, de leur première rencontre, comme si c'était hier. et on ne peut pas dire qu'elle ait été des plus chaleureuses, elle non plus. les sourcils qui se lèvent alors qu'il lui lance un regard incrédule, la langue qui vient claquer contre le palais. « toi, t'es sérieuse là ? tu vas me faire croire que tu m'as jamais repoussé c'est ça ? que tu m'as jamais pris pour un con ? t'as la mémoire courte dis donc. mais vas-y, si tu veux garder tes oeillères et continuer de croire que c'est uniquement de ma faute, fais toi plaisir, j'ai l'habitude. » fatigué de se battre avec elle, l'amertume qui s'installe, parce que tout se mélange en lui. son départ, cet acte manqué, tout ce qu'il a pu refouler qui refait soudainement surface. c'est trop, beaucoup trop pour un neilan qui n'a jamais su gérer ses émotions autrement que par la violence. sauf qu'elle a réponse à tout, qu'elle continue de pousser, encore, qu'elle a de la chance d'être une fille, sinon elle se serait déjà mangée son poing dans la mâchoire. au lieu de ça, les jointures se contente de blanchir sans que le coup ne parte, parce qu'il ne manquerait plus que ça. qu'il veut pas, passer ce point de non-retour. « ah parce qu'en plus, il aurait fallu que je t'attende ? tu te fous de ma gueule ? vraiment ? il aurait fallu que je reste gentiment à te regarder vivre ta meilleure vie en restant seul de mon côté, c'est ça ? que je porte le poids de ce qui se passe derrière cette porte tout seul, hein ? va te faire foutre, sérieux. » les yeux qui finissent par se remplir alors qu'il retient les larmes comme il peut, tandis qu'elle a le visage inondé. « vas-y, casse-toi, abandonne, ça a l'air d'être ta spécialité en ce moment. » la pique qui lui échappe, parce que ça le blesse plus qu'il ne l'avouera jamais, de voir qu'elle, rhéa hastings, la fille la plus bornée qu'il connaisse, celle qui s'accroche malgré tout, aura fini par le rentrer dans la case cas désespéré. comme tout le monde.
Rhéa Hastings

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on. a. toujours. le. choix. rien que ces mots là, elle sait pas si elle a envie de l’applaudir ou de le gifler. gamin le mieux placer pour parler de choix quand on sait ce qu’il se passe sous le toit familial. les coups qui pleuvent sans autre raison qu’un père mal luné. sacré choix. de rester là. vraiment. et si jusqu’à présent elle essayait tant bien que mal de le rassurer, là, elle sait plus quoi répondre. mille et une raisons pour lesquelles elle n’a pas le choix. a commencer que sans son père, elle n’est rien. elle n’a rien. s’enfuir, fuguer, c’est même pas envisageable. elle aurait nulle part où aller et égoïstement sans doute, elle n’est pas prête à renoncer à son confort de princesse. et puis s’épuiser pour un combat qui n’en vaut pas la peine, qui est perdu d’avance, ça n’a jamais été son délire. « ah oui. comme toi, tu as fait le choix de laisser ton père te cogner sans rien dire ? tu parles d’un choix » qu’elle crache. amère d’entendre ce  genre de pseudo conseil qu’il ne s’applique même pas à lui même. c’est pas un choix ça. c’est une décision forcée. pour protéger des gens, pour s’assurer que tout ira bien. il va pas aimer cette réponse, elle le sait. elle s’attend même déjà au retour de flamme. elle aimerait juste qu’il comprenne. la décision qu’elle prend, si tant est qu’elle en ai réellement pris une, c’est la moins pire pour elle. et encore une fois, égoïstement, c’est presque tout ce qui compte. elle le savait, qu’elle allait pas finir l’année, c’est comme ça depuis a peu près toute son enfance. gamine habituée à déménager pour un rien. si partir sans se retourner était souvent sa spécialité, cette  fois ci c’est différent, elle avait pas prévu un neilan dans l’équation. alors quand elle renvoie la balle vers lui, le seul fautif de tout ça, c’est un peu aussi pour l’éloigner finalement. même si ça lui déchire le coeur, même si elle est responsable tout autant que lui de leur relation du jour. « je t’ai jamais pris pour un con » un imbécile, ça c’est fort possible, un moins que rien aussi. surtout quand elle est arrivée ici. princesse qui avait du mal avec les gens pas de son monde. elle l’a cherché plus que repoussé. a répondu à chacune de ses piques, chacune de ses attaques. pour autant, elle n’aime pas entendre qu’elle l’a pris pour un con. jamais. du moins, elle n’en a jamais eu la sensation. « crois ce que tu veux, ça changera rien de toute façon » les épaules qui s’affaissent alors que la colère monte a chacun des mots du garçon. une fois de plus, ils jouent à celui qui poussera l’autre le plus loin, sans se rendre compte des dégâts qu’ils se causent mutuellement. elle le voit ce poing qui se serre, c’est presque si elle s’attend pas à se le prendre en pleine face. alors elle s’approche. comme une ultime provocation. la goutte presque de trop alors qu’elle se souvient encore du jour où elle a découvert les traces dans le dos du garçon. ce même jour où il a tout fait pour qu’elle ne creuse pas la question. « t’es pas sérieux là ? tu veux que j’te rappelle le jour j’ai su ce qu’il se passait ici, ce que je t’ai dit ? j’ai toujours été là pour toi neilan. toujours. et tu as toujours été infect. tu n’as jamais voulu accepter ma présence dans ta vie ni dans celle du groupe alors que je ne t’ai jamais rien fait à part répondre à tes attaques. et tout ça pourquoi ? parce que depuis le début la seule chose que tu vois, c’est que je suis une princesse à la vie en or. » ça l’abime de rejeter la faute sur le garçon de cette façon. pour autant, même si elle pourrait se reprocher une montagne de chose, on en revient toujours au même fait. si elle a agit comme ça, c’est parce qu’il la poussait. sans arrêt. la lassitude commence à la gagner. de toute façon, il n’y a rien à y faire. le combat sans fin qu’elle n’a plus la force de mener. elle est amère de la tournure des choses. ça aurait pu être tellement plus simple si les deux avaient mis leur fierté de coté. la dernière pique de neilan lui fend le coeur. mille morceaux. et elle sait plus quoi faire. partir, rester. rester, partir. lui répondre ? mais quoi ? l’abandon raisonne dans sa tête. c’est douloureux à entendre. vraiment. pourtant il a raison. parce que c’est plus facile d’abandonner quand on sait que la course est perdue d’avance. « mais putain neilan, tu veux que je te dise quoi à la fin hein ? que je vais me battre pour rester alors qu’en dehors du peu qu’il y a entre nous, j’ai rien ni personne ici ? que ça me fait chier de partir parce que tu vas me manquer ? qu’en dix déménagements, je suis toujours partie sans me retourner et que toi et ta seule présence vous changez tout ? » l’énergie qui commence à la quitter vraiment. la patience n’était déjà plus là. la lassitude, l’agacement, l’amertume. elle ne saurait vraiment dire ce qu’elle ressent à cet instant précis. le flot d’émotion est incontrôlable. « je peux pas me battre contre mon père neilan, je suis désolée, vraiment. j’aurais préféré que les choses se passent autrement entre nous »
Neilan Wallace

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la question du choix qu'elle se fait un plaisir de lui renvoyer en pleine face, évidemment. il aurait dû la voir venir, celle là. il a tendu la perche pour se faire battre, et elle s'est fait un plaisir de la saisir. la mâchoire qui se sert alors que les yeux se plissent, parce que c'est bas, même pour elle. qu'elle sait, pourquoi il reste. que même si elle a dû lui arracher les vers du nez, il lui a déjà expliqué. « ah bah oui, évidemment, parce que me casser et laisser les frangines derrière, c'est nettement mieux comme choix, suis-je bête. t'en as d'autres, dans le genre ? » il en aurait d'autres, des choix, s'il était honnête. en parler. tirer la sonnette d'alarme. mais c'est bien plus compliqué que ça, dans sa tête. trop d'implications pour pouvoir prendre ce genre de décision aussi facilement. mais ça, apparemment, elle n'est toujours pas prête à l'entendre. pas envie de se lancer à nouveau dans ce débat avec elle, pas ce soir. elle répond à peine à tout son discours, se contente de lui affirmer qu'elle ne la jamais pris pour un con, et ça le fait doucement rire. parce qu'il est sûr de son coup, que certains regards, certaines remarques ne trompent pas, et qu'il a tellement l'habitude d'être enfermé dans cette case qu'il ne s'imagine pas une seule seconde qu'on puisse penser autre chose. « oh, pardon madame, j'oubliais les nuances : l'idiot du village. t'es au courant que ça revient au même ? » gamin borné qui refuse de céder du terrain, parce qu'il est hors de question de la laisser gagner. parce que dans le fond, tant qu'ils se battent pour avoir raison, elle reste. une fois qu'ils n'auront plus rien à se dire, elle lui tournera le dos une dernière fois et disparaîtra définitivement de sa vie. et ça, il n'est pas prêt. pas encore. pas tout de suite. jamais. quitte à continuer de s'étriper, de se déchirer. tant qu'elle ne bouge pas. et ça marche. elle fait même un pas vers lui, le regard défiant qui se lève vers lui alors qu'il ne bouge pas d'un pouce, se contente de la fixer droit dans les yeux du haut de sa grande carcasse. le souvenir de cette soirée qui le replonge dans son malêtre, parce qu'elle aurait jamais dû savoir, elle aurait jamais dû l'apprendre. que déjà nana, c'était presque trop. mais rhéa, encore pire. parce qu'il préfère encore qu'elle le voit comme un con plutôt qu'un lâche. « t'aurais jamais dû être au courant, déjà. mais non, il a fallu que madame vienne fouiner. et tu sais très bien que je suis pas du genre à m'étaler sur la chose. y avait déjà nana, je vois pas pourquoi j'aurais été en parler ailleurs. » c'est petit, il ne s'en rend même pas compte, même si une vague impression qu'il va probablement s'en prendre une l'envahit. « et puis t'as la mémoire courte, vraiment. dans mon souvenir, tu m'as pas trouvé si infect que ça, sur la grande roue. » ce jour-là, elle a eu droit au gentil neilan, ses reflexes protecteurs. bien loin du neilan insupportable auquel elle doit faire face ce soir. celui qui a décidé de refuser qu'on lui donne tous les torts, pour une fois. qui refuse d'accepter les siens tout courts. si elle semble bien décidé à jouer les parfaites innocentes dans le carnage que se révèle être leur relation, il ne voit pas pourquoi il devrait faire le moindre effort. borné, on a dit. lassitude qui le gagne, parce qu'il n'en peut plus, de se battre, qu'il ne veut pas avoir cette conversation avec elle, pas ce soir, parce que ça ne sert plus à rien. qu'il est trop tard. alors pourquoi dire les choses maintenant ? sauf qu'elle semble ne pas vouloir lâcher le morceau. la fin de sa tirade qui vient le toucher droit au coeur alors qu'une larme unique lui échappe, roule sur sa joue sans qu'il ne s'en rende compte. les inspirations profondes pour essayer de calmer le coeur qui s'accélère et le cerveau qui s'emballe alors qu'il se pince les lèvres pour éviter de sortir une énième connerie. reste. le seul mot qu'il aimerait lui dire. sauf que ça lui en coute trop, que ça servirait à rien. comme elle le prouve la seconde d'après. pas d'autre solution possible que d'accepter. même si ça lui fend le coeur. les mots qui semblent bien désuets alors qu'il fait un pas vers elle, vient refermer ses bras autour d'elle alors qu'il vient poser son menton au sommet de son crâne. « moi aussi, rhéa. moi aussi... »
Rhéa Hastings

Rhéa Hastings

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ils se renvoient la balle, encore et encore. une perche tendue, elle saute dessus. la réponse ne se fait pas attendre, moins virulente que ce qu’elle pensait. « évidemment, t’as jamais envisagé d’autres choix que rester ou partir. comme si tu étais seul au monde » l’agacement quand il refuse de comprendre qu’il n’est pas seul. c’était déjà le cas à cette fameuse soirée où elle a tout appris. il refuse de croire qu’il pourrait être aidé, que ses soeurs pourraient vivre dans un meilleur environnement sans pour autant être séparé de lui. mais c’est plus son combat à rhéa. ça ne l’a jamais réellement été. pourtant, elle aurait aimé pouvoir être là, faire plus. parce que clairement, elle aurait eu les moyens de le faire. mais non. il ne l’a jamais laissé l’aider. et ce soir, c’est trop tard pour faire quoique ce soit. discours qu’elle ne comprendra jamais de toute façon. de la même manière que lui ne comprendra jamais sa position et son choix de laisser le père hastings dicter sa vie. « tu peux vraiment pas imaginer autre chose hein ? tu peux pas imaginer que tout ce que j’ai pu dire ou faire c’était pour attirer ton attention ? et non pas parce que je te voyais comme un moins que rien ? » c’est fou ce manque de confiance en lui, cette façon de croire qu’elle le dénigrait en permanence. elle sait plus comment répondre. ni quoi dire de  plus d’ailleurs. presque prête à lui laisser gagner la bataille pour une fois. la dernière bataille. histoire de partir sur une bonne note. elle aurait vraiment rêvé d’une soirée différente. un truc un peu chill sans grosses prises de tête, parce que de toute façon, il y aurait forcément eu des prises de tête. toujours les mêmes histoires. elle aurait pas du être au courant de ce qu’il se passe derrière les murs de la maison de neilan. encore et toujours. ça l’attriste vraiment de voir que les choses n’ont jamais évolué depuis qu’elle sait. elle qui s’était imaginée que, peut être, il lui accorderait un minimum de confiance. que dalle. « fouiner, sérieusement ? » le poing qui se serre en entendant ce mot, l’envie de lui en coller une pour lui remettre les idées au bon endroit. « t’as raison neilan. reste dans ton monde, ne bouges surtout pas. ne te rebelles pas. c’est très bien comme ça. mais dans ce cas, ne me reproche pas à moi, de faire exactement la même chose en quittant cette ville » le raccourci est un peu vite fait mais au final, elle subit des décisions autant que lui. et aucun des deux ne fait quoique ce soit pour changer cela. « t’es sur que c’était toi sur la grande roue ? non parce que le neilan doux et agréable, je l’ai pas vu souvent » a croire qu’elle a un jumeau maléfique devant elle. et clairement elle aurait préféré l’autre version. la version cool, gentille et protectrice, parce que là c’est de ça dont elle avait besoin. pas de se prendre la tête comme des chiffonniers pour que dalle. pour autant, son coté tête de noeud reste là, malgré la lassitude, l’envie qu’il comprenne qu’il n’est pas rien à ses yeux. qu’il est beaucoup. beaucoup plus qu’elle ne veut bien le dire. pas forcément envie de partir avec une dose de regrets et de remords. alors elle finit par dire les choses. telles qu’elles sont. sans filtre. il va lui manquer. beaucoup. sans doute un peu trop même. la larme qu’elle voit glisser sur sa joue lui tire un léger sourire, comme si ça y est, le chemin vers le coeur de neilan venait d’être trouvé. la main qui vient essuyer cette larme alors qu’elle se retrouve blottie dans ses bras. l’espace d’un instant, elle reste là, dans cet endroit si réconfortant. la tête qui se relève pour croiser le regard de neilan. différent d’il y a quelques minutes. l’ambiance semble s’être soudainement apaisée. le temps arrêté. plein de questions qui se bousculent dans sa tête sur l’état de leur relation, pourtant, elle peut pas rester là. encore trop de chose à faire, trop de choses à préparer, l’envie de rien oublier. de garder cette soirée un bon souvenir. alors elle se met sur la pointe des pieds pour venir rencontrer les lèvres du garçon. un baiser lourd de sens, empli de passion, de sentiments non maitrisés. le monde qui s’arrête de tourner alors que se détacher de lui semble d’être un effort surhumain. elle reste au plus proche de lui, sentir une dernière fois son parfum, la chaleur de son corps contre le sien. les yeux qui dévient pour aller chercher le sol. « je… je vais devoir rentrer » la main qui vient chercher celle de neilan pour un dernier adieu. les mots qui ne trouvent pas d’ordre précis. l'envie de crier un retiens moi au moins pour ce soir. « promets moi de quitter cette maison dès que tu le pourras, promets moi qu’on se retrouvera un jour » et surtout. promets moi d’être heureux.
Neilan Wallace

Neilan Wallace

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« tu m'emmerdes rhéa. de toute façon, ej vois pas pourquoi je m'acharne, tu comprendras jamais, t'es trop bornée. » l'hôpital, la charité, tout ça... parce qu'elle est loin d'avoir tort, dans ce qu'elle dit. qu'il n'est pas aussi seul qu'il le pense, et que s'il le voulait, il pourrait sûrement se faire aider pour sortir de cette situation. mais qu'il l'accepte ou non, la peur de voir sa fratrie éclater si les services sociaux s'en mêlent est trop forte. alors il préfère attendre. patienter. et une fois la majorité atteinte, se barrer avec ses soeurs. loin. aussi loin que possible. et si sa mère ou son père se trouveraient des idées de se rebeller, il se fera un véritable plaisir d'aller voir les flics lui-même pour tout leur raconter. le ton qui monte, et quand il l'entend parler, il peut pas s'empêcher de se dire que tout ça n'a aucun sens, que ces derniers mois ont été complètement perdus, et qu'ils sont vraiment incapables de se comprendre, apparemment. « putain mais tu te fous de ma gueule ?! parce que toi, t'as vachement compris que si je faisais l'andouille au départ, si j'ai joué au con au point de t'entraîner avec moi en colle à cause de mes conneries, c'était pour attirer la tienne, d'attention ? t'as toujours pas compris que je suis pas foutu d'être sérieux, même l'espace de deux secondes ? » la rage et la frustration qui s'allient pour faire tomber les barrières et laisser l'honnêteté brute se déverser. parce qu'il en a marre de se battre contre lui-même, fatigué de se forcer à cacher ses sentiments parce qu'il est incapable de les gérer, il ne réfléchit même plus. et ça laisse court aux mots parfois trop brutaux, trop violents, sans qu'il ne s'en rende compte. jusqu'à ce qu'elle lui en fasse la remarque. qu'elle tique. que ce soit le tour de ses poings, à elle, de se crisper. et que l'espace d'une seconde, il est quasi certain que le dit poing va venir lui exploser la mâchoire. il ne l'éviterait même pas, une part de lui persuadé qu'il l'aurait bien mérité. pour toutes ces fois où il l'a repoussée sans relâche alors qu'elle essayait de lui tendre la main. pour toutes ces choses qu'il a pu dire, juste pour la garder à distance. la mâchoire qui se contente de se serrer alors qu'elle lui interdit de lui reprocher son manque de rébellion, quand lui même reste passif. il aimerait répondre, mais il n'a plus les mots. point de non retour allègrement dépassé depuis un bon moment déjà, la situation lui échappe complètement et il ne sait plus quoi faire pour reprendre le contrôle. les billes qui roulent vers le ciel, parce que ça le gonfle, qu'elle lui reproche de ne pas avoir été assez souvent doux et agréable, comme elle dit. l'envie de lui répondre qu'il expose largement le quota avec nana, mais il a comme une impression que ça ne ferait que rajouter de l'huile sur le feu. « parce que je le réserve pour abi, en temps normal. sauf cas d'extrême urgence, comme une crise de vertige, par exemple. » l'argument safe, car elle n'osera jamais s'en prendre à sa petite soeur de trois ans, hein ? le feu qui semble enfin s'apaiser entre eux, ne laisse place qu'à des braises à la chaleur douce et enveloppante. les bras qui viennent se refermer autour d'elle, et il donnerait tout pour que le temps s'arrête, qu'elle reste là, dans ses bras. toujours. elle vient chercher ses lèvres, et c'est l'implosion alors qu'il vient glisser sa main dans ses cheveux. comme si tous les non-dits, toute cette retenue dont ils ont fait preuve depuis leur rencontre, tous ces sentiments inavoués et inavouables se libéraient enfin, terrassant tout sur leur passage. instant hors du temps qui n'aurait jamais dû s'arrêter. qui ne se serait probablement pas arrêter si ça ne tenait qu'à lui. sauf que ça ne tient pas qu'à lui. qu'elle vient y mettre fin en s'arrachant à lui. qu'il est pas prêt à la lâcher. pas tout de suite. le front qui vient s'appuyer contre le sien alors qu'il ferme les yeux, une envie de se souvenir de chaque détail. sa main qui sert la sienne, les doigts qui s'entrelacent, comme pour la retenir quand les mots restent bloqué. il vient poser son autre main contre sa joue, le pouce qui y glisse distraitement alors qu'elle lui fait ses dernières demandes. « ... promis. » un mot, mais ça suffit amplement. parce que quand il parle trop, il fait des conneries, neilan. qu'il en a suffisamment faite pour ce soir. ou presque... « reste. » murmure qui lui échappe, demande à laquelle il connaît déjà la réponse, mais c'est plus fort que lui. il n'est pas encore prêt à la voir partir.
Rhéa Hastings

Rhéa Hastings

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elle est trop bornée, nouvelle du jour. pas une découverte, elle est têtue comme une mule, elle l’a toujours été et le sera sans doute toujours. et avec neilan, c’est pire que tout, parce qu’il fait ressortir ce coté je veux avoir raison. je veux avoir le dernier mot. lui même est têtu, un peu trop au gout de la brune, s’en est presque challengeant. « forcément, c’est moi qui suis trop bornée. » et finalement, elle renchéri pas plus. parce que c’est et ça restera un dialogue sans fin. elle est trop têtue pour comprendre pourquoi il bouge pas le petit doigt, il est trop têtu pour accepter qu’elle aurait pu l’aider. il est trop têtu pour comprendre pourquoi elle part sans se rebeller et elle est  trop têtue pour envisager que rester pourrait être une bonne solution. et finalement trop têtus tous les deux pour admettre qu’ils sont passé à coté de quelque chose, que leur manière d’essayer d’attirer l’attention de l’autre n’était clairement pas la meilleure. elle est touchée par l’honnêteté du garçon. pour une fois qu’il y a quelques sérieux entre eux. il fallait que ça tombe maintenant. a quelques heures du grand départ. « tu voulais que je fasse quoi hein ? tu l’avais mon attention, sinon je t’aurais jamais suivi dans tes conneries » difficile à comprendre, de la mauvaise foi avec un fond de vérité. parce que si elle n’en avait eu rien à faire de lui, dès le départ, elle l’aurait ignoré. surtout après leur première heure de colle ensemble. mais de toute façon c’est trop tard. le mal est fait. et bêtes qu’ils sont, c’est que maintenant, quand  le destin s’en mêle qu’ils s’en rendent compte. le poing qui reste serré comme pour que la colère reste là, ancrée dans le poignet et pas ailleurs. pas dans les mots, pas dans un geste qu’elle regretterait. les émotions bien trop difficiles à gérer. les yeux qui se lèvent vers le ciel quand il utilise l’argument de la petite soeur. que répondre à ça ? rien. « et pour attirer l’attention d’une nana non ? tu sais nous les filles en général, on aime les gars gentils » pirouette histoire de trouver une réponse. parce qu’il n’était pas question de ne rien dire. peut être qu’elle ne l’aurait pas regardé de la même façon, si il n’avait été que gentil envers elle. c’est même certain. mais elle aurait apprécié un peu plus de douceur dans leurs échanges, réussir à craquer la carapace  du garçon. sauf que maintenant, c’est trop tard pour ça. le peu de temps qu’il leur reste ensemble, elle veut pas, elle veut plus le gâcher. les bras qui sont réconfortants, qui comme sur la grande roue, semblent apaiser toute tension. elle donnerait tout pour revenir quelques jours en arrière, intercepter ce putain de courrier avec la liste des heures de colle. tout. les gestes qui viennent lui faire prendre conscience d’un million de chose en même temps. ces sentiments bien longtemps cachés, contre lesquels elle a lutté qui reviennent à la surface à l’instant même où elle touche les lèvres du garçon. trop dur de partir maintenant, de quitter cette ville en le laissant là,  derrière. elle n’y aurait pas cru, à son arrivé, à cet attachement à ce garçon, à ses sentiments qui la dépassent complètement. et quand l’heure des séparations sonne, elle sait pas quoi faire d’autre que de lui faire promettre qu’ils se reverront. le seul espoir auquel se raccrocher. croire que si ce qu’il s’est passé ce soir est important pour eux, que si il y a de vrais sentiments, que peut être si ils sont faits l’un pour l’autre, ils se retrouveront. un jour. dans un an, deux ou peut être dix, mais ils se retrouveront.  elle acquiesce à sa réponse. se détacher semble un effort surhumain. et le murmure qu’elle entend ne rend pas la chose plus facile. reste. les yeux qui se ferment un instant, elle se mord la lèvre. l’hésitation. la réflexion. elle pense aux conséquences si elle rentre pas ce soir. est ce que ça pourrait être pire que la nouvelle zélande ? non. des bagages pas terminés ? tant pis. elle aura largement le temps de se faire une nouvelle garde robe là bas. mais le temps avec neilan, ça, ça n’a pas de prix. « cette nuit. juste cette nuit. » quelques heures de plus. un peu de temps gagné avec lui. construire un dernier beau souvenir et partir au petit matin, alors qu’il dormira sans doute encore.

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